Les Nuages de Saint-Barth
Tu les verras ces nuages,
En cette fin de douce journée,
Passer du blanc au violet,
En s’enflammant de tons orangers.
Tu les verras différents chaque soir,
Aspirés par le crépuscule,
Et en une nuit à peine,
renaître à la lumière du jour.
Tu les verras souvent,
Ces nuages immaculés,
Réapparaître soudainement,
Condensant sous un autre soleil.
Tu les verras aussi,
Passer au-dessus de nos têtes,
Changer de forme à vue d’œil,
Au gré des vents porteurs.
Tu les verras quelquefois rêveurs,
Limaçants sur le ciel azuréen,
Disséminés ou alignés,
Ne faisant que du sur-place.
Tu les verras ces géants du ciel,
Parfois menaçant de leurs grains,
Chargés d’électricité et noir de colère,
Lâcher la foudre sans une goutte d’eau.
Tu les verras souvent capricieux,
A deux pas de la terre,
Plonger trop vite sur la mer,
En se mêlant à l’eau salée.
Tu les verras encore et encore,
Nous narguant de leur hauteur,
Ivre de vitesse et de moiteur,
Passer au loin, sans s’arrêter.
Tu les verras enfin tomber du ciel,
Nappant d’eau le sol qui la boit,
Abreuvant la végétation assoiffée,
En tapissant la nature de vert.
Marc-Éric, alias Grandes Oreilles, Dédié @Françoise Gréaux, (image Fabienne Magras) 2012